Faire du sport c’est bon pour nous ! Tout le monde le sait. Mais pourquoi est-il si difficile de s’y mettre… et plus dur encore de s’y tenir ? Nous avons posé la question à Jennifer Foucart, docteur en psychologie et spécialiste de la motivation.
La motivation doit venir de l’intérieur
La clé, dit Jennifer Foucart, docteur en psychologie qui forme des licenciés en sport et en prévention santé, est distinguer motivation intrinsèque et motivation extrinsèque. Ça ne vous dit rien ? C’est pourtant très simple quand elle l’explique. « La motivation extrinsèque est liée à l’envie d’atteindre un but associé, qui est une récompense pour l’activité physique : perdre du poids, être en bonne santé, avoir une silhouette plus attirante… Le problème de cette motivation qui vient de l’extérieur, c’est qu’elle s’éteint très vite. Alors que les buts ne peuvent être atteints que sur le long terme. On risque donc de laisser tomber en cours de route. » La motivation intrinsèque, elle, est liée à l’activité physique elle-même. C’est le plaisir apporté par la pratique : la vitesse de la course, le mouvement de la danse, l’enthousiasme de la victoire, le bonheur de se voir progresser et devenir un expert… Si l’on réussit à débloquer cette motivation, pas besoin d’essayer de se bouger pour chaque séance de sport : on mourra d’envie d’y aller !
Comment trouver le plaisir dans l’activité physique ?
Tout le monde comprend que bouger est un plaisir immense. Notre corps en a besoin, il est fait pour ça. Alors pourquoi l’activité physique reste-t-elle pour beaucoup une corvée ? « Pour que le sport soit un plaisir, il faut commencer par des choses qui sont accessibles, où l’on se sent compétent et valorisé, répond Jennifer Foucart. C’est ce qui permet de développer la motivation intrinsèque. Ensuite, de petits défis vont développer le plaisir de progresser. »
L’accompagnement : un must, ou presque
Pour parvenir à ce stade, se faire accompagner a des avantages clairs. Surtout pour les personnes qui ont le plus besoin de se mettre à faire de l’activité physique: celles qui sont en surpoids, âgées ou sédentaires depuis longtemps. Dans ces cas, une visite chez le médecin est peut-être à conseiller et puis un accompagnement par quelqu’un qui soit à la fois formé à la motivation, justement, mais aussi à la santé. En cas de surpoids, il existe des cliniques de prise en charge pluridisciplinaire dans lesquelles des kinésithérapeutes spécialisés peuvent encourager et soutenir la pratique d’une activité physique. Mais pour tout le monde, un accompagnement par un coach ou un formateur peut être positif. Il est important de trouver quelqu’un de réellement compétent, prévient Jennifer Foucart : « des personnes qui ne sont pas diplômées peuvent faire du dégât, mais les universités forment chaque année du personnel compétent, donc ça vaut le coup de chercher quelqu’un qui ait les qualifications requises… »
Motivation : gestion des priorités et pratique en groupe
Au-delà de l’encadrement par un coach, pratiquer son activité physique en groupe est une autre manière d’augmenter sa motivation. « Les études montrent que quand une personne pratique son activité physique en groupe, la probabilité qu’elle se maintienne sur la longue durée est plus élevée ».
Mais pour tout cela, il faut encore s’y mettre. Le secret, ici encore, n’est pas très secret, selon Jennifer Foucart : « la plupart des gens ont envie de pratiquer une activité physique, mais ils doivent s’organiser pour trouver le temps. La priorité est donc de revoir son planning pour y introduire le temps nécessaire à la pratique d’un sport – et de préférence une activité en groupe. »
Publié par Marion Garteiser, journaliste santé