Ce n’est pas un hasard si c’est l’association des joueuses de tennis professionnelles qui a proposé cette semaine d’autoriser le coaching depuis les tribunes à titre expérimental ! « Les joueuses ont besoin d’être sécurisées, explique Michel Bouhoulle qui a notamment coaché Yanina Wickmayer. Quand on va vers le haut niveau, ça devient 80% mental ! C’est l’esprit qui dirige le corps. »
Cette règle semble aussi s’appliquer aux autres sports, et en particulier aux sports individuels où le (la) sportif (ive) se retrouve seul(e) face aux éléments intérieurs et extérieurs.
Le débat soulevé par l’expérience que va mener fin février la WTA sur les tournois féminins à Dubaï et en Hongrie dépasse largement le cadre du tennis. Il révèle une caractéristique du sport individuel conjugué au féminin : les tempêtes d’émotions qui peuvent faire chavirer le match ou même la carrière d’une sportive ! Le professeur docteure en psychologie Jennifer Foucart travaille à l’ULB. Elle effectue des recherches sur la Psychophysiologie de la Motricité (FSM) et analyse le mental d’une sportive. « De manière générale, les femmes ont besoin de plus de soutien social pour gérer le stress, explique-t-elle. Au travers du coaching, elles vont chercher […] une aide extérieure pour mieux gérer le stress. »
C’est ce que les spécialistes appellent « le mécanisme de coping » que l’on retrouve nettement moins dans le sport masculin. Coping signifie « s’adapter à », au stress en l’occurrence.
Jennifer Foucart et Michel Bouhoulle poussent le débat encore plus loin lorsqu’ils évoquent l’influence du coaching sur le résultat final durant une compétition. Et pas seulement. L’essence même d’un sport individuel n’est-elle pas la capacité (physique et mental) à pouvoir se dépasser ?